Agnès ASPERTI

Les pierres peintes, œuvres liant la création de l’artiste à l’œuvre de la nature.

Cet art caractéristique des 16ème et 17ème siècles, en France, en Italie et aux Pays Bas, est assez rare et curieux.
Les peintures se distinguent par la qualité de leurs supports, constitués d’une variété de minéraux, dont la surface polie révèle des effets chromatiques particuliers, des formes étranges et des dessins toujours uniques, crées par les veines ou les oxydations.
Les artistes utilisèrent les pierres à la fois comme supports matériels et comme base, graphique et colorée, de leur composition picturale. Selon les effets recherchés, la peinture à l’huile recouvrait ou intégrait les motifs naturels à l’image finale.

Mon travail se développe notamment par l’étude de cette technique picturale, (par l’analyse des éléments constitutifs, leur mise en œuvre, leur éventuelle implication, dans l’altération de la couche picturale comme dans l’aspect esthétique de l’œuvre), en somme, de ce qui en constitue la matérialité singulière.
Elle devrait me permettre, dans l’optique de la conservation-restauration d’une pierre peinte, une approche qui prenne en compte la particularité de ces œuvres dont le support dépasse sa fonction utilitaire, pour participer de l’image avec la même « efficacité » et la même présence que la couche picturale proprement dite.
L’œuvre de petit format dont il s’agit, représente un Couronnement de la Vierge. Elle est exécutée sur un calcaire marbrier, anciennement brisé et maladroitement réassemblé par un collage que renforce une fine plaque d’ardoise, appliquée sur toute la surface de son revers.

Christelle BERTHON

Droit moral de l’artiste vivant sur son œuvre, exigence de conservation du musée et de l’institution publique dans le respect de son intégrité. Comment concilier deux logiques pouvant être contradictoires ?  Etude de cas.

Emilie BLANC

Conservation-restauration et réexposition d'une armure de cheval japonaise.

"Les armures de cheval japonaises (ou équipements d'apparat japonais pour chevaux) semblent jusqu'à présent avoir été peu étudiées. Ce mémoire de fin d'études en conservation-restauration d’œuvres peintes devrait permettre d'approfondir nos connaissances à ce sujet, surtout sur le plan technique (en ce qui concerne les matériaux employés, les techniques de conception...) et peut-être sur le plan fonctionnel.

Ces recherches se fondent essentiellement sur l'étude d'une armure de cheval japonaise, conservée au Musée d'Histoire Naturelle de Lyon. Elle comporte des éléments en cuir, en bois et en papier mâché, laqués et dorés.

Suite à cette étude, une proposition de conservation-restauration et de réexposition devra être élaborée en fonction des problématiques que pose cette oeuvre."

Gwenola CORBIN

Les mousses polyuréthannes comme support de couche peinte. Problématiques de conservation-restauration

Ce n’est que récemment que des études sur la conservation – restauration des mousses polyuréthannes ont vu le jour. Ce mémoire de fin d’études visera plus particulièrement à explorer les altérations spécifiques et les problématiques de conservation - restauration rencontrées lorsqu’une mousse polyuréthanne est peinte.

Cette recherche s’appuie sur l’étude et la restauration d’une œuvre de Kenji Yanobe (artiste japonais contemporain) intitulée Foot Soldier. (1991), conservée au FRAC PACA.

Laure FLAMMANG

En conservation restauration de peintures murales on observe des stratigraphies complexes constituées d’une superposition de décors peints différents. Lors de la mise à jour de l’un de ces décors, de nombreux problèmes éthiques rentrent en considération. Par exemple quand on dégage un décor XIXe pour mettre à jour un décor XVIIe.
L’objet de la recherche consistera à développer ses problématiques en rapport à la déontologie appliquée actuellement en conservation restauration d’une oeuvre peinte (C. Brandi, la charte de Venise...) et essayer d’apporter des solutions techniques.
Etude de cas : les décors peints du théâtre de l’Institut Français de Florence.

Prune GALEAZZI

Utilisation de la caséine en art contemporain. Des mises en oeuvres, des altérations spécifiques, une esthétique particulière : la matité.

Camille ROMEGGIO

Pour ce mémoire de fin d'étude j'ai décidé de me tourner vers les problématiques soulevées par les objets ethnographiques. Ces derniers, mis en avant, par le projet muséal du président cette année, posent beaucoup de questions en ce qui concerne leur conservation, en grande partie à cause du manque d'information les concernant. Choisissant d'étudier le même type d'objet au sein de collections différentes, une collection privée d'artiste et la collection d'un musée missionnaire, je plonge au sein des divers regards que l'Europe a pu porter et porte sur les objets africains. La position du restaurateur doit être donc prudente et doit avant tout respecter l'intégrité de l'objet.

Deux sièges rituels des Nago Yoruba du Bénin vont être étudiés, ils présentent une pulvérulence, des pertes de matières de la couche picturale et sont très peu documentés. Le but du mémoire sera de répondre aux questions apportées par l'étude de ces sièges pour une présentation et une conservation qui nous semblera convenir le mieux possible aux différents contextes et aux objets eux-mêmes. Comment présenter ces objets si secrets? Comment les conserver sans porter atteinte à leur intégrité physique et culturelle? Et enfin, comment répondre aux exigences de leurs contextes actuels qui leur sont si étrangers?

Antoine MAURY

Transparence, translucidité, opacité :
Les objets peints du pré-cinéma.

Comment conserver et restaurer un ensemble stratifié translucide ?

On réunit sous l’appellation d’objets de pré-cinéma la multitude de jouets d’optique, d’appareils scientifiques et de spectacles d’illusions, qui se développent particulièrement à la fin du 18ème siècle et au 19ème siècle, et qui aboutissent à la projection du premier film des frères Lumières en 1895.

Ces objets, nés du développement de l’optique et portés par l’engouement pour le fantastique, le goût de l’exotisme et des voyages lointains du romantisme, ont tous la même vocation : donner l’illusion de réalisme en introduisant le mouvement, la transformation et la lumière dans l’image.

Lanternes magiques, fantasmagories, panoramas, dioramas,… : tous ces objets hétéroclites, trop avant-gardistes et en cela mal définis dans leur époque, sont à cheval entre le théâtre, les beaux-arts, la science, les arts forains et les objets de curiosité ; méprisés par certains, admirés par d’autres, ils bénéficient en tout cas d’une aura prodigieuse, ils sont au centre des discussions de l’époque et fascinent toutes les catégories sociales. Ils représentent à n’en pas douter un des moteurs de la démocratisation de l’art et du spectacle.

Cet art « magique » doit respecter certaines ficelles pour pouvoir créer l’illusion :

- l’utilisation d’une source de lumière couplée à une image translucide qui laisse passer cette lumière (la lumière passe à travers l’œuvre et permet par exemple la superposition du revers de l’image sur la face dans le cas des dioramas)
- la distanciation et la mise en condition du spectateur (position éloignée de l’image, vision à travers des optiques grossissantes ou taille à l’échelle humaine, obscurité du lieu de présentation,…)
- souvent, l’image peinte ou projetée s’inscrit dans un dispositif scénographique combinant l’éclairage, le son, l’utilisation de machines diverses, tel que des générateurs de fumée, l’emploi d’éléments rapportés, parfois d’animaux,…

Cette étude s’intéresse particulièrement au premier point, la translucidité dans ces objets, et notamment dans les œuvres peintes sur papier ou sur toile : eidophusikons de Loutherbourg, « transparents » de Carmontelle, dioramas de Daguerre et Bouton, panoramas de Barker et Fulton,…
L’étude historique de ces œuvres, descendantes des vitraux et des papiers huilés, permettra de se familiariser avec elles, leur contexte, leurs particularités respectives,…
Puis, à travers une étude esthétique et physique de la transparence/translucidité/opacité, nous chercherons à mieux comprendre ce phénomène et sa valeur dans l’œuvre, afin de mettre en exergue la nécessité de conserver ou de restituer cet état.

A partir du traitement pratique d’une œuvre et de l’étude théorique d’un panel d’objets, nous déterminerons les correspondances et les différences de leurs matériaux constitutifs et des altérations, nous verrons quels sont les matériaux et les mises en œuvres utilisés en conservation-restauration pour réaliser une « intervention transparente », dans l’optique de proposer de nouveaux matériaux issus de l’industrie.