Les formations françaises en conservation restauration

Les formations d’enseignement supérieur en conservation-restauration des biens culturels sont relativement récentes en France. Jusqu’à leur mise en place, les professionnels français étaient issus d’une formation essentiellement basée sur la transmission en atelier. Ils pouvaient également se former à l’étranger.
L’évolution de la discipline s’est accompagnée et nourrie de la création de formations supérieures, avec la mise en place, en 1973, de la maîtrise des sciences et techniques en conservation-restauration des biens culturels à l’université de Paris 1, suivi, en 1978, par la création de l’Institut Français de Restauration des Œuvres d’Art (actuel Département des Restaurateurs de l’Institut National du Patrimoine). En province, les formations d’Avignon (1981) et de Tours (1983) ont été créées dans la structure des écoles municipales de beaux-arts de ces villes.

A la suite de la conférence de Bologne, en 1999, portant sur une harmonisation européenne des diplômes de l ‘enseignement supérieur, les quatre formations françaises ( dont les diplômés sont qualifiés pour travailler sur des objets appartenant aux Musées de France *) ont évolué. Petit à petit leur cursus se sont enrichis, quand aux diplômes, ils ont changé de niveau et d’appellation. En effet, passés d’un niveau II à un niveau I, ces diplômes sanctionnent désormais 5 années d’études correspondant au master établi par la nouvelle normalisation LMD (sanctionnant les dégré d'études: Licence en 3 ans, Master en 5 ans, Doctorat en 8 ans) .
Cette volonté d'harmonisation s’est concrétisée en 2005 au sein de l'Institut National du Patrimoine par un « diplôme de restaurateur du patrimoine » élevé au grade de master. La MST de Paris 1 délivre également un master.

Quant aux écoles municipales des beaux-arts d'Avignon et de Tours qui délivraient jusqu'à 2006 respectivement un « diplôme d'études supérieures en conservation restauration d'œuvres peintes » et un « diplôme d'études supérieures en conservation-restauration d'œuvres sculptées », elles délivrent désormais un DNSEP, Diplôme National Supérieur d'Expression Plastique, option conservation restauration. Cela en fait l'équivalent d'un master (5 années d'études ) et d'un diplôme de niveau I.

Face à l’évolution de la profession de conservateur restaurateur et aux nouveaux défis auxquels ils doivent faire face, la formation de l’Ecole d’art d’Avignon, spécialisée à l’origine en conservation- restauration d’œuvres peintes s’oriente désormais sur les œuvres d’art contemporain et les œuvres à caractère ethnographique.
Modalités d’admission:
Le concours d’entrée à l’Ecole Supérieure d’Art d’Avignon est ouvert à tous les titulaires du baccalauréat âgés de moins de 31 ans (des dérogations sont possibles auprès du ministère de la Culture).
La demande d’inscription se fait auprès du secrétariat de l’école,( adresse: 7 rue violette 84000 Avignon, Tél.: 0490270423; pour plus de renseignements, vous pouvez consulter le site Internet de l’école: www.esa-avignon.org)
Le concours d’admission, département art et département conservation- restauration se déroule désormais en deux étapes:
Épreuve théorique: après la présentation de l’Ecole et du contenu de son projet pédagogique, les candidats composent durant une heure un texte argumenté sur leurs motivations pour intégrer l’école et son projet pédagogique.
Épreuve orale: présentation du dossier artistique personnel et entretien avec le jury.
Les dates du concours d’entrée sont indiquées dans la partie “Agenda”.

Le cursus scolaire est divisé en deux cycles:
Le premier comprend les trois premières années L1, L2, et L3 à l’issue duquel les étudiants présentent un DNAP (Diplôme National d’arts plastiques) option art, mention approche de la conservation- restauration.

Durant ces trois années, les étudiants évoluent dans trois instances, en commun avec les étudiants en arts, et dans lesquelles ils abordent les différents processus de création en art contemporain et les questionnements de conservation- restauration de ces oeuvres.

L’instance “prédominance spatiale” aborde l’oeuvre dans sa dimension spatiale et matérielle

L’instance “écritures temporelles” se concentre sur les oeuvres posant des questions de temporalité, mais se penche aussi sur les nouveaux media, et la documentation des oeuvres. Les étudiants en conservation- restauration de cette instance participent en outre au “laboratoire média variables”, qui aborde les notions de conservation des oeuvres nouveaux média, mais approche aussi les bases de données relatives aux collections et le rôle des nouvelles technologies dans la conservation et la mise en valeur du Patrimoine

Enfin, l’instance “Live!” aborde les arts vivants, la performance les arts du spectacle et de la scène, mais aussi la question des cultures du monde, notamment dans le cadre du rituel.

Ces cours sont complétés de cours fondamentaux en première année (histoire de l’art, anthropologie culturelle, physique- chimie, dessin, anglais) et de cours spécifiques à la conservation- restauration durant les deux années suivantes (atelier de restauration, interventions sur les matériaux, science des matériaux de la restauration, conservation préventive et muséologie, anglais)

À l’issue du DNAP, les étudiants admis au second cycle développent durant deux ans (M1 et M2) leur projet personnel et professionnel, en choisissant une instance de référence. La quatrième année est composée de trois mois de stage au minimum; en France ou à l’étranger, notamment au sein d’institutions muséales ou de conservation d’oeuvres d’art.

Enfin, la cinquième année est consacrée au mémoire de fin d’études, durant laquelle les étudiants se penchent sur des questions spécifiques de conservation- restauration et développent une recherche autour d’une oeuvre qui leur a été confiée, par un particulier ou une institution. À l’issue de cette dernière année, ils soutiennent leur mémoire à l’oral, présentation se déroulant à l’école et ouverte au public, et sont sanctionnés d’un DNSEP (Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique) option art, mention conservation- restauration d’œuvre d’art.

L’école développe de plus des partenariats avec d’autres institutions, notamment dans le cadre d’échanges scolaires entre les étudiants.
Parmi ces partenariats:
- L’école Nationale Supérieure des arts visuels de La Cambre (Bruxelles)
- La Kunstacademie de Munster
- L’école des beaux-arts d’Erfurt
- L’université d’Avignon et des Pays de Vaucluse
- Le Festival d’Avignon
- L’école municipale d’arts plastiques de Monaco.

* -Loi n°2002-5 du 4 janvier 2002 relative aux musées de France (article 15), décret d’application n°2002-628 du 25 avril 2002 (article 13 à 25).
     - Circulaires établies par le direction des Musées de France :
Circulaire n°2002/020 du 10 décembre 2002 relative au fonctionnement des commissions scientifiques régionales ou interrégionales compétentes en matière de conservation et de restauration des biens des musées de France.
Circulaire n°2002/021 du 24 décembre 2002 relative à la restauration des biens des collections des musées de France : qualifications requises et habilitation des personnes appelées à assurer des opérations de restauration.